Isco, la deuxième danse
Appelé pour la première fois depuis plus de 6 ans en sélection nationale, l’andalou renait depuis son arrivée au Real Betis. Le finaliste de coupe d’Europe envisage de jouer jusqu’à ses 40 ans, à la manière d’un Joaquin. Portait d’un magicien.

Isco pourrait bien connaître une semaine légendaire qui rentrerait sans aucun doute dans son top 3 semaine all-time.
Fraîchement rappelé par De la Fuente pour les demis-finale de Ligue des Nations face à l’équipe de France, une première depuis 6 ans, il dispute ce mercredi soir la première finale européenne de l’histoire du Real Betis.
Pour le gamin andalou qu’il est, soulever ce trophée avec un club étendard de la région, achèverait une semaine qu’il n’aurait pas même envisagé rêvé quelques années en arrière. Passé par une dépression, mais plus grave encore -par le FC Séville- le joueur formé à Malaga a entrepris son renouveau lors de son passage raté chez les sevillistas. « Quand t’es dans une mauvaise passe, t’as deux options : faire la victime ou te battre comme un champion pour sortir du trou ». Après 4 mois passé à Séville, Francisco Román Alarcón Suárez de son vrai nom, résilie son contrat et passera le reste de la saison sans club.
Pour finalement rebondir tout proche, chez les voisins du Betis, ou il retrouve celui qui l’a lancé dans le grand bain: l’ingénieur chilien Pelligrini. Ni une ni deux, le tout nouveau numéro 22 des verdiblancos obtient les clés de l’équipe et en devient très vite le métronome. Installé en pointe haute du 4-2-3-1, il joue comme un numéro 10, un vrai en ajoutant une dimension agressive à la récupération du ballon, ce qui en fait très vite le chouchou du Benito Villamarin. Il dicte le tempo et brille par ses passements de jambes, passes laser et tacles rageurs. Lui et sa barbe bien taillée terrorisent les milieux défensifs espagnols. Le genre de joueur en voie d’exinction qui trouve encore refuge dans des clubs aux visions poétique du football.
Se définissant lui même comme un joueur de rue passionné et vivant pour ce sport, il réalise une saison 2023/2024 époustouflante qui lui ouvre les portes de la sélection pour l’Euro 2024. Malheureusement, lors d’un déplacement à Las Palmas, il est victime d’une fracture du tibia quelques semaines avant la compétition qui le privera d’un sacre européen.
Après 7 mois de convalescence et à 33 ans, Isco retrouve les terrains en janvier 2025 et son association avec la cabra Antony, permettent au club le plus écolo d’Espagne de se hisser à la 6e place de Liga mais surtout, en finale de la Conference League. La résilience, désormais, il l’a connaît plus que quiconque.
Quintuple vainqueur de la ligue des champions avec le Real Madrid, le milieu offensif s’apprête néanmoins à vivre un des matchs les plus importants de sa carrière. Une finale de C4. Car le plus important pour le romantique qu’il est, c’est pas la gloire que rapporte un trophée, c’est l’amour qu’il pourrait transmettre à un public dont il est tombé éperdument amoureux. Et dont il compte bien faire chavirer le cœur pour encore de longues années, avec rythme et élégance.
Quel artiste cet Isco.